top of page

Top ou Flop | Odeep One, eau et Covid19

Aujourd'hui je voulais vous parler d'une découverte mais j'ai été rattrapée par l'actualité. N'ayant pas envie de parler du confinement actuel ni de la maladie car je ne suis pas experte, je voulais vous montrer comment une entreprise locale pouvait profiter de son matériel pour en faire profiter la communauté.


Je vous parle donc du navire Odeep One basé à Sète. Pour information Sète est une ville de l'Hérault à moins d'une heure de chez moi. Si vous aimez Brassens vous devez déjà connaître ahah.


Ce bateau ou plutôt ferry est d'origine soviétique, il a été reconditionné pour être une des premières usines de dessalement d'eau profondes (puisées à 300m de profondeur) et d'embouteillage à même le bateau. Je trouvais ça fou comme idée mais vu la qualité d'eau de nos nappes phréatique et leur niveau qui ne cesse de diminuer je trouve qu'il y a de l'idée.





Pourquoi TOP ou FLOP?


Flop veut dire fiasco ou raté en anglais. J'ai choisis ce titre parce que je suis tiraillée entre le sentiment positif (vous verrez plus bas pourquoi) et négatif.


Commençons par le négatif car il touche pas mal de petits points.


Déjà dessaler de l'eau de mer c'est connu depuis 1968, on a actuellement 1% de la population mondiale qui boit de l'eau dessalée ce qui est déjà beaucoup quand on sait qu'il y a environ 20 000 centres seulement!


Le dessalement coûte cher et est gourmand en énergie comparé à juste puiser et traiter l'eau des nappes ou juste puiser l'eau de source. Mais il faut savoir que l'eau qu'on consomme ne fait partie que des 2% des réserves d'eau mondiales! eh oui 98% c'est de l'eau de mer et donc cette idée est de base bonne si on part dans l'optique que l'eau est une ressource précieuse. Cette entreprise française a, avec son bateau, fait tourner la tête de l'administration française tellement l'idée est innovante. Ils ont eu tellement de mal à catégoriser leur entreprise (car le bateau est le lieu de production du début à la fin) que leur production est de l'ordre de l'industrie maritime est non comme les traditionnel Evian et Volvic. Drôle non?


Mais voilà pourquoi je suis divisée : ils ont un bateau usine et qui dit ferry dit grosse consommation énergétique... Et non pas vraiment car ce bateau utilise du diesel oil, le carburant le plus "respectueux" quand on parle de bateau à moteur thermique. Donc 1/2 point pour eux je dirais, mais en plus ils veulent utiliser le résidus de pyrolyse (chauffage) lors de leurs fabrication de bouteilles pour fabriquer leur propre diesel oui oui, ça existe j'ai trouvé un article scientifique qui en parle (sur science direct qui est une source sûre et vérifiée). <= je vous redirige vers l'article si ça vous intéresse, il est en anglais par contre. Si vous souhaitez un résumé n'hésitez pas à le demander en commentaire :)





Un autre point est sur leur procédé de filtration. Ils extraient l'eau à 300m de profondeur donc dans la twilight-zone (grandes profondeurs, là où il n'y a même plus de phytoplancton). Là ou les usines terrestres sont polluantes ou ultra énergétiques, Odeep Water ou plutot OFW-ship maritime compagny (le nom de l'entreprise) revendique un nouveau procédé "secret" qui ne rejette rien de polluant et qui permet d'obtenir de l'eau potable. Pour rappel l'eau dessalinisée mécaniquement avec des filtres à charbon etc n'est pas potable mais utilisable dans les bateaux habituels.


Ils arrivent donc à filtrer non chimiquement pour juste enlever le chlorure de sodium. Ce sel est vendu comme sel de table à d'autres entreprises et ils arrivent à garder les minéraux. Mais là soucis : selon l'organisation que-choisir ils ont un taux de minéraux inférieur à l'eau du robinet (bon sans chlore ni traces de sel) malgrès le fait que l'eau de mer est sensée être plus riche que leur produit de sortie. Donc la question est "comment l'eau est-elle filtrée et traitée?". On verra dans les mois à venir si l'entreprise, jeune car le bateau n'est fonctionnel que depuis octobre 2019, va expliquer pourquoi.





Enfin, un dernier point négatif est que l'embouteillage se fait dans des bouteilles plastiques! Recyclables et issues à 80% de bouteilles recyclées mais quand même... A l'heure de la réflexion sur l'impact écologique j'aurais pensé que les entreprises récentes passeraient au verre de consigne...


Mais en fouillant un peu je pense avoir compris pourquoi. Quand on fouille pour savoir qui est leur marché actuel on a vite la réponse : la Chine et le Japon... Pays parmi les plus en retard en terme de recyclage et d'écologie...

Ces pays ont acheté l'intégralité de leurs premiers mois de production. Pays en avance sur l'idée d'une eau de mer potable mais il faut avouer que ce n'est pas écologique de faire venir de l'eau d'un bateau situé au large de Sètes... C'est un peu comme l'eau Fiji ahah, mais je pars personnellement de l'idée qu'une innovation comme ça va forcément évoluer pour être plus écologique.


En parlant d'évolution parlons positif :


Le paragraphe précédent est mitigé car comme beaucoup de choses dans la vie tout n'est pas noir ou blanc, on a tout un panel de gris. Et là passons au gris clair et au blanc!


Si vous êtes déjà allé dans un ferry vous devriez savoir que là dedans c'est la fournaise (chaleur interne, tout en métal conducteur de chaleur et soleil en haute mer donc réverbération donc UV donc chaleur), il faut donc un bon système de climatisation et du coup bon point pour eux qui puisent de l'eau à 6°C et se servent du froid de l'eau collectée pour alimenter la climatisation du bateau par un système de tuyaux, un peu comme le chauffage géothermique au sol de nos maison mais inversé. Sur le bateau il y a pas moins de 2500m2 de panneaux solaires pour alimenter leurs machines de production.

Ils ne se sont pas arrêté là car ils ont travaillé pendant des années sur une énorme voile (comme les kyte-surf vous voyez?) qui stabilise le bateau et permet de stopper sa propulsion pour la stabilisation du bateau de 85%. J'ai lu un article dessus et c'est impressionnant le travail de ses ingénieurs. Ils ont mis énormément de temps pour avoir les autorisations de l'utiliser sur leur bateau-usine tellement c'était innovant.


Enfin, j'ai lu leur documentation très récente et j'ai eu la surprise de voir que ils recyclent leur propres bouteilles... Mais du coup comment? Et bien en les transformant en palettes! Et oui mais du coup pourquoi ne pas mettre en place une consigne?


A ce stade vous comprenez mieux cette entreprise française qui est en passe de devenir une grande entreprise innovante avec un fort potentiel pour aider les pays en manque d'eau potable. Bref je suis enthousiaste sur l'idée bien que le côté industriel me rend perplexe.


Maintenant parlons positif à fond et covid!



Là c'est Régis Revilliod le fondateur de OFW-Ship.


Et oui parce que en plus d'être une jeune entreprise et que donc il s'agit d'une découverte récente, on parle un peu de OFW-Ship dans la région en ce moment et pour cause : ils se sont reconvertis pendant l'épisode de COVID19.


Reconvertis? Oui car ils ont les autorisations pour l'achat de matières premières nécessaires à la production de... gel hydroalcoolique! Tout comme de nombreuses usines et pharmacies elles ont le moyen de produire ces désinfectants à base d'éthanol, d'eau distillée maison, de glycérine et d'eau oxygénée. Et pour couronner le tout ce bateau-usine peut fabriquer les petites bouteilles de 60cl adaptées à ces solutions car les bouteilles sont totalement lisses et ils ont des moules leur permettant de fabriquer des bouteilles plus épaisses que les bouteilles d'eau classiques! Comme quoi leur mauvais point leur fait gagner des points!

Et the cherry on the cake de la couronne: leur pas de vis (goulot) permet de visser des bouchons classiques pour verser les gels. Pratique non?


Actuellement ils prévoient la production de plus d'un million de flacons qui iront directement dans les hopitaux, casernes de pompiers, gares, services publics de transports et médecins.


Ils ont reconvertis leurs citernes d'eau en citernes d'éthanol et les camions se font charger directement dans le bateau.


La production d'eau a fait donc place au service à la nation et pour ça je leur dit chapeau car en plus de rendre l'expression "ce n'est pas la mer à boire" obsolète ils ont su s'adapter aux conditions sanitaires actuelles et à rendre leur bateau utile au pays.


 

J'espère que ce dossier vous a plus, j'ai essayé de le rendre complet et de vous faire partager l'idée que une innovation peut avoir deux visages.


N'hésitez pas à liker si vous avez aimé et à le commenter et je vous retrouve en story Instagram sur @lespetitspiou.


Bonne journée à vous et restez chez vous :)







Posts récents

Voir tout
bottom of page